Quel type de pâte les français préfèrent-ils ?

C'est une question vraiment importante et d'ailleurs, je ne comprends pas que personne n'ai donné encore son avis sur le sujet.

Ce qui est formidable avec la pizza, c'est qu'elle s'adapte à toutes les contrées du monde, à toutes les religions, à tous les types d'alimentation et toutes les générations l'ont adoptée. C'est en grande partie ce qui en fait son succès à l'international, du coup, on la retrouve aujourd'hui dans toutes les régions du globe.

La pizza moderne est née à Naples, c'est indéniable, puis s'est diffusée aux tout début du XXème siècle au reste du monde en s'adaptant aux envies de chacun et surtout aux demandes des consommateurs, souvent aussi aux caprices des pizzaïolos. Même en Italie, la pizzas se prépare de multiples manières, la Romaine, la Sicilienne, la teglia, la palla, la napolitaine, fritta, calzone, la pinsa, la portafolio et autres... il y a aussi la New-Yorkaise, celle de Chicago... Mais celle qui a le plus de succès, que ce soit en France, en Italie et dans le reste du monde, c'est la Classica, intermédiaire entre la Napolitaine et la Romaine. La plupart de ces spécialités sont inconnues du public, il y a bien eu depuis une dizaine d'année un engouement pour la pizza napolitaine, mais ce n'est pas sa pâte qui a séduit les consommateurs, ce sont ses garnitures à base de produits magnifiques venus d'Italie. Principalement les charcuteries, les légumes grillés et les fromages. La bordure, les clients ne la mangent presque jamais dans sa totalité, même à Naples, ils la laissent dans l'assiette. Il faut dire que la qualité est plutôt rare, on trouve vraiment de tout, le meilleur, mais souvent le pire. Du coup, les gens préfèrent une corniche raisonnable, une pâte fine, légère, moelleuse, digeste et craquante, c'est celle que l'on appelle la Classica. L'exception en France, c'est Marseille où on aime la pâte très fine, un peu comme à Rome et plutôt garnie d'emmental que de mozzarella.

A savoir qu'en Italie, la Napolitaine ne représente que 10% du marché.

Discus a écrit:Je ne vais pas faire avancer le Schmilblick, j'aime la Classica mais la napolitaine aussi si elle sort juste du four et je mange toute la corniche ( j'adore le pain ), la Teglia bien alvéolé et croustillante à partager pour un apéro .

Effectivement, la Napolitaine ne se conserve pas bien? C'est sa grosse faiblesse, la livraison et l'emporter ne sont pas très compatibles. Son PH est élevé, donc la pizza est aussi moins digeste. Et puis surtout, en France les clients ne l'ont découvert que récemment, ils sont habitués aux corniches plus fine et aux pizzas bien garnies. 

La pizza romaine est encore méconnue en France, comme la New-Yorkaise. Mais on verra de plus en plus ces spécialités à l'avenir, elles correspondent mieux aux marchés internationaux actuels. Malgré tout, la Classica reste la valeur sûre.

La bordure de la contemporaine est encore plus imposante que celles de la napolitaine, avec une hydratation beaucoup plus élevée, ce sont souvent des empâtements à partir de biga. Mais c'est un oiseau très rare, elle n'est pas du tout adaptée au marché. C'est vrai, on l'a beaucoup vu sur les réseaux, une mode lancée par une poignée de pizzaïolos qui ne jurent que par leur pâte et qui communiquent intensément, je dirais même qu'ils font du matraquage à l'excès. Du coup, ça laisse le sentiment qu'il y en a beaucoup, alors que c'est très loin d'être la réalité.

Hé oui Franck, la pizza de type Classica s'impose partout.

C'est vrai que la mayo et le ketchup sur toutes les pizzas, c'est pas commun pour nous, ça rebute un Français, ou un Italien. Mais tu es en Thaïlande, et comme partout en Asie, une pizza sans mayo, ce n'est pas une pizza. D'où l'importance de systématiquement s'adapter au marché local quand on veut réussir, au risque de ne rien vendre.

Je trouve d'ailleurs que les anti ananas sont des couillons, si leurs clients en veulent, il faut leur en mettre. Personnellement, je n'aime pas, mais si je peux faire plaisir à mes clients, j'accepte bien volontiers de garnir mes pizzas avec de l'ananas. 

Hé oui, comme le leur se serre quand il n'y en a pas.